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Monaco de nouveau épinglé pour ses manquements en matière de délinquance financière

La principauté de Monaco a pris un nouveau carton jaune en matière de délinquance financière vendredi, ajoutée à une liste de "surveillance renforcée" d'un organisme international pointant ses manquements en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

17:05 - 28/06/2024 vendredi
AFP
Vingt-et-un pays figurent sur la liste grise, dont le Mali, le Vietnam, le Yémen, ainsi que le Venezuela épinglé comme Monaco vendredi, tandis que la Corée du Nord, l'Iran et la Birmanie figurent sur la liste noire. 
Crédit Photo : VALERY HACHE / AFP
Vingt-et-un pays figurent sur la liste grise, dont le Mali, le Vietnam, le Yémen, ainsi que le Venezuela épinglé comme Monaco vendredi, tandis que la Corée du Nord, l'Iran et la Birmanie figurent sur la liste noire. 
"Malgré des progrès significatifs réalisés depuis 2022, Monaco doit combler des lacunes stratégiques"
, a affirmé le président du Groupe d'action financière (Gafi), Raja Kumar, au cours d'une conférence de presse à Singapour annonçant le placement de la principauté sur une liste grise.

Basé à Paris, l'organisme international identifie les États dont les mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont à haut risque, et de ce fait ajoutés à une liste noire, ou soumises à une surveillance renforcée, et alors placés sur une liste grise.


Vingt-et-un pays figurent sur la liste grise, dont le Mali, le Vietnam, le Yémen, ainsi que le Venezuela épinglé comme Monaco vendredi, tandis que la Corée du Nord, l'Iran et la Birmanie figurent sur la liste noire. 

À l'inverse de Monaco et du Venezuela, la Jamaïque et la Turquie ont quitté vendredi la liste grise.


Grâce aux bonnes mesures adoptées, la Turquie a été retirée de la liste grise.

"Puisse cela être bénéfique à notre pays et notre Nation"
, a réagi le ministère turc de l'Économie dans un communiqué.

Parmi les griefs adressés au richissime micro-État de la Côte d'Azur, le Gafi a notamment pointé le manque d'efforts en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et de fraude fiscale commis à l'étranger, de saisie des avoirs criminels à l'étranger, de niveau des ressources attribuées aux magistrats, d'application de sanctions efficaces et dissuasives et de saisie des biens soupçonnés de provenir d'activités criminelles.

Après son placement vendredi sur la liste grise, le gouvernement de Monaco affirme dans un communiqué qu'
"un calendrier (avait) été arrêté, qui s'étend sur un an et demi"
, et
"confirme sa détermination à mettre en place les dernières recommandations du Gafi (...), conformément aux échéances prévues".

Déjà pointé du doigt


En janvier 2023 déjà, la principauté avait été épinglée par l'organe de lutte antiblanchiment du Conseil de l'Europe, Moneyval, qui réclamait alors des
"améliorations fondamentales pour renforcer l'efficacité de la supervision, des enquêtes et des poursuites en matière de blanchiment de capitaux et de la confiscation des produits du crime",
et en matière de financement du terrorisme.

Le Conseil national monégasque a depuis adopté neuf nouvelles lois en 16 mois, les dernières en mars, pour renforcer essentiellement l'Autorité monégasque de sécurité financière (AMSF) et l'arsenal juridique anti-blanchiment.

Plusieurs sources locales ont toutefois pointé du doigt la difficulté de mettre en application immédiatement ces mesures, en particulier en raison de la difficulté de renforcer les équipes avec du personnel monégasque qualifié.


Un recensement remontant à 2023 n'a dénombré que 9.720 Monégasques dans le monde, la principauté devant donc faire appel à des experts d'autres nationalités, ce qui n'est pas conformes aux exigences du Gafi.


Avant Moneyval, Monaco avait aussi été intégrée à une liste grise des paradis fiscaux de l'OCDE en  avril 2009 mais en était sorti en septembre 2009 après s'être lancé dans une grande opération de transparence qui a abouti à des accords de coopération fiscale avec des dizaines de pays au cours des années suivantes.

L'ajout de Monaco sur la liste grise du Gafi survient à un moment où la principauté est secouée par plusieurs scandales financiers sur fond de limogeage de l'ex-administrateur des biens princiers et proche d'Albert II, Claude Palmero, qui a tourné à la guerre judiciaire.


Une récente enquête du journal Le Monde a notamment révélé qu'une partie de la fortune de la famille princière de Monaco avait été placée dans des paradis fiscaux.


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