Les Cubains aux urnes pour renouveler leur Assemblée nationale

18:0026/03/2023, Pazar
MAJ: 27/03/2023, Pazartesi
AFP
Un bureau de vote ce dimanche. Crédit Photo: ADALBERTO ROQUE / AFP
Un bureau de vote ce dimanche. Crédit Photo: ADALBERTO ROQUE / AFP

Les Cubains votent dimanche pour renouveler leur Assemblée nationale pour les cinq ans à venir lors d'un scrutin sans surprise, 470 candidats se présentant pour 470 sièges, mais où l'enjeu sera le taux d'abstention, en hausse régulière ces dernières années.

Huit millions d'électeurs sont appelés à ratifier les 470 candidats, 263 femmes et 207 hommes, en majorité membres du Parti communiste cubain (PCC, parti unique), destinés à occuper les 470 sièges de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire. 


Les 23.648 bureaux de vote ont ouvert à 07H00 locales (11H00 GMT) sans incident, et doivent fermer à 18H00 (22H00 GMT). A Cuba, le vote n'est pas obligatoire, mais l'opposition est interdite.


Les électeurs ont sur leur bulletin deux possibilités: cocher le nom d'un ou plusieurs candidats de la circonscription ou cocher l'option "vote pour tous" qui implique un soutien aux 470 candidats. 

"J'ai voté pour tous, car malgré les besoins, les difficultés que peut avoir ce pays, je ne conçois pas de donner mon vote"
, en m'abstenant,
"à ceux qui veulent nous écraser, nous piétiner, aux Yankees!",
a déclaré à l'AFP dans un bureau de vote de La Havane, Carlos Diego Herrera, 54 ans, en référence aux Etats-Unis qui imposent un embargo à l'île depuis 1962. 

Rachel Vega, une étudiante de 19 ans, a également voté pour tous les candidats.
"Je pense que c'est un pas en avant en ce moment, que nous, les jeunes, puissions sentir que nous contribuons, en votant, à l'amélioration de la situation du pays",
a-t-elle confié.

Parmi les 470 candidats figurent notamment le président et Premier secrétaire du PCC, Miguel Diaz-Canel, 62 ans, et l'ex-dirigeant Raul Castro, 91 ans. 

"Avec le vote uni (pour tous), nous défendons l'unité du pays, l'unité de la révolution, notre futur, notre Constitution socialiste",
a déclaré M. Diaz-Canel, après avoir voté dans la ville de Santa-Clara, à 280 km de La Havane, où il est candidat. 

"Perte de temps"


Ce vote "pour tous" doit aussi permettre d'augmenter la légitimité des candidats qui doivent obtenir plus de 50% des suffrages pour être élus, alors que la participation électorale n'a cessé de baisser dernièrement. 


Elle a atteint 68,5% aux municipales de novembre, un plus bas depuis l'entrée en vigueur du système électoral en 1976. Elle était de 74% en septembre lors du référendum sur le Code de la famille, et de 90% lors du référendum sur la Constitution en 2019. 

Une jeune Cubaine de 19 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom, a indiqué à l'AFP qu'elle n'irait pas voter dimanche.
"Je ne pense pas que le vote
(...)
va amener un changement positif pour notre pays. Je pense que c'est une perte de temps",
a déclaré cette jeune employée d'un kiosque de la capitale.

Ce scrutin législatif intervient au moment où Cuba traverse sa pire crise économique depuis 30 ans, avec une inflation galopante et une vague migratoire sans précédent, sous l'effet conjugué des conséquences de la pandémie, du renforcement des sanctions américaines et des faiblesses économiques du pays.


Pendant les semaines précédant le scrutin, les candidats, dont le président, ont mené une inhabituelle campagne de terrain pour écouter les doléances des Cubains.


"Le premier défi" de la nouvelle Assemblée "est de restructurer tout son système de travail dans la relation entre les députés et la population",
a déclaré M. Diaz-Canel après avoir voté.

Privée de candidats, l'opposition a appelé à l'abstention sur les réseaux sociaux. 

"Ne participe pas à cette farce. Ne vote pas dimanche",
a écrit sur Twitter le compte
"Cuba dit NON à la dictature". 

Le dissident Manuel Cuesta Morua, membre du Conseil pour la transition démocratique à Cuba, estime qu'il y a désormais
"une force sociologique qui est en train de devenir le parti politique majoritaire du pays, le parti de l'abstentionnisme".

Au second semestre, Miguel Diaz-Canel, premier président à diriger le pays après les années de pouvoir des frères Fidel et Raul Castro, devrait être candidat à sa réélection devant les députés pour un second et dernier mandat.


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