Victoire en demi-teinte pour l’opposition camerounaise: 120 000 électeurs réintégrés

La rédaction
15:0030/11/2024, Cumartesi
MAJ: 29/11/2024, Cuma
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
Eric Essousse, directeur général d’ELECAM, annonce la réintégration de 120 000 électeurs, marquant un tournant avec l’opposition camerounaise.

Le bras de fer entre l’opposition camerounaise et Elections Cameroon (ELECAM) semble connaître un premier tournant. En effet, lors d’une réunion de concertation tenue le 26 novembre 2024 à Yaoundé, le directeur général d’ELECAM, Eric Essousse, a annoncé la réintégration de quelque 120 000 électeurs initialement exclus des listes électorales pour des raisons liées à la non-conformité de leurs empreintes digitales.

Cette décision fait suite à de vives critiques de l’opposition, notamment du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, qui avait dénoncé une exclusion injustifiée et arbitraire de ces électeurs. Le MRC avait même qualifié les raisons invoquées par ELECAM d’
"infondées"
, soulignant qu’aucune structure départementale de l’organe électoral n’avait pu certifier l’existence d’un tel problème à grande échelle.

Une pression qui a porté ses fruits ?


Pour de nombreux observateurs, cette réintégration des 120 000 électeurs constitue une première victoire pour l’opposition, qui n’a cessé de dénoncer les pratiques jugées antidémocratiques d’ELECAM. La pression exercée par le MRC et les autres partis politiques de l’opposition aurait ainsi contraint l’organe électoral à faire marche arrière.

Toutefois, cette victoire est à nuancer. Si la réintégration de ces électeurs est une avancée notable, elle ne résout pas pour autant tous les problèmes liés à l’établissement des listes électorales au Cameroun. De nombreux défis subsistent, notamment en ce qui concerne l’inscription des nouveaux électeurs, en particulier les jeunes.


ELECAM justifie sa décision


De son côté, ELECAM a justifié sa décision en expliquant que les problèmes liés aux empreintes digitales ne sont pas nouveaux et peuvent toucher certaines catégories d’électeurs, comme les cultivateurs ou les personnes handicapées. Le Conseil électoral et la direction générale d’ELECAM auraient ainsi mené une analyse approfondie de la situation avant de prendre cette décision.


Eric Essousse a assuré que
"toutes ces personnes seront prises en compte et maintenues dans les listes de décembre 2024"
. Cette annonce est de nature à rassurer les partis politiques de l’opposition, mais aussi les électeurs concernés.

Une ouverture d’ELECAM ?


La décision d’ELECAM de réintégrer les 120 000 électeurs pourrait également être interprétée comme un signe d’ouverture de l’organe électoral, qui semble disposé à prendre en compte les préoccupations de l’opposition et de la société civile. Toutefois, il reste à voir si cette ouverture est durable et si ELECAM est prêt à engager un véritable dialogue avec les acteurs politiques pour améliorer la transparence et la crédibilité du processus électoral au Cameroun.


En dépit de cette avancée, la bataille pour l’inscription massive de nouveaux électeurs camerounais est loin d’être gagnée. De nombreux défis subsistent, notamment en ce qui concerne l’accès à l’inscription pour tous les citoyens, en particulier ceux vivant dans les zones rurales ou les quartiers populaires.

Les partis politiques de l’opposition et la société civile devront maintenir une vigilance constante pour s’assurer que les prochaines élections se déroulent dans des conditions transparentes et démocratiques.


Conclusion


La réintégration des 120 000 électeurs exclus des listes électorales constitue une étape importante dans le processus démocratique camerounais. Cette décision est le fruit d’une pression soutenue de l’opposition et témoigne d’une certaine évolution de la position d’ELECAM. Toutefois, de nombreux défis restent à relever pour garantir la transparence et la crédibilité des prochaines élections.


Par
Franck Péraise Mballa

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