Le bras de fer entre l’opposition camerounaise et Elections Cameroon (ELECAM) semble connaître un premier tournant. En effet, lors d’une réunion de concertation tenue le 26 novembre 2024 à Yaoundé, le directeur général d’ELECAM, Eric Essousse, a annoncé la réintégration de quelque 120 000 électeurs initialement exclus des listes électorales pour des raisons liées à la non-conformité de leurs empreintes digitales.
Une pression qui a porté ses fruits ?
Toutefois, cette victoire est à nuancer. Si la réintégration de ces électeurs est une avancée notable, elle ne résout pas pour autant tous les problèmes liés à l’établissement des listes électorales au Cameroun. De nombreux défis subsistent, notamment en ce qui concerne l’inscription des nouveaux électeurs, en particulier les jeunes.
ELECAM justifie sa décision
De son côté, ELECAM a justifié sa décision en expliquant que les problèmes liés aux empreintes digitales ne sont pas nouveaux et peuvent toucher certaines catégories d’électeurs, comme les cultivateurs ou les personnes handicapées. Le Conseil électoral et la direction générale d’ELECAM auraient ainsi mené une analyse approfondie de la situation avant de prendre cette décision.
Une ouverture d’ELECAM ?
La décision d’ELECAM de réintégrer les 120 000 électeurs pourrait également être interprétée comme un signe d’ouverture de l’organe électoral, qui semble disposé à prendre en compte les préoccupations de l’opposition et de la société civile. Toutefois, il reste à voir si cette ouverture est durable et si ELECAM est prêt à engager un véritable dialogue avec les acteurs politiques pour améliorer la transparence et la crédibilité du processus électoral au Cameroun.
Les partis politiques de l’opposition et la société civile devront maintenir une vigilance constante pour s’assurer que les prochaines élections se déroulent dans des conditions transparentes et démocratiques.
Conclusion
La réintégration des 120 000 électeurs exclus des listes électorales constitue une étape importante dans le processus démocratique camerounais. Cette décision est le fruit d’une pression soutenue de l’opposition et témoigne d’une certaine évolution de la position d’ELECAM. Toutefois, de nombreux défis restent à relever pour garantir la transparence et la crédibilité des prochaines élections.