Liban: l'agression israélienne a entraîné des pertes économiques estimées à 20 milliards de dollars

La rédaction
17:0429/11/2024, Friday
Yeni Şafak
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Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce, Amin Salam.
Crédit Photo : AA / Archive
Le ministre libanais de l'Économie et du Commerce, Amin Salam.

L'agression israélienne a entraîné des pertes estimées entre 15 et 20 milliards de dollars dans les secteurs clés du Liban, a déclaré vendredi Amin Salam, ministre libanais de l'Économie et du Commerce.

Dans une interview accordée à Anadolu après l'entrée en vigueur mercredi d'un cessez-le-feu entre Israël et le Liban, Salam a souligné les conséquences graves du conflit, qui a déplacé 1,4 million de personnes et causé des destructions massives.


Aux termes du cessez-le-feu, Israël retirera progressivement ses forces au sud de la ligne bleue, frontière de facto, tandis que l'armée libanaise déploiera ses troupes dans le sud du Liban dans un délai de 60 jours. La mise en œuvre de l'accord sera supervisée par les États-Unis et la France.

Depuis octobre dernier, les attaques israéliennes ont fait plus de 3 960 morts et plus de 16 500 blessés, selon les autorités sanitaires libanaises.


Des pertes économiques colossales


Avant l'escalade du 17 septembre, les pertes étaient estimées à environ 10 milliards de dollars, touchant principalement le tourisme et l'agriculture. Avec l'intensification des attaques, environ 500 000 Libanais ont perdu leur emploi en raison des déplacements massifs, des dégâts aux infrastructures et de l'arrêt complet du secteur touristique.


Le ministre a indiqué que les pertes économiques quotidiennes atteignaient des centaines de millions de dollars au plus fort du conflit, rendant impossible une évaluation complète des dommages.


Les défis de la reconstruction


Concernant la reconstruction, Salam a estimé que 15 à 20 milliards de dollars seront nécessaires pour reconstruire les infrastructures et relancer l'économie.


"Nous nous concentrerons principalement sur l'unité de tous les Libanais... Si nous montrons de la confiance et de la transparence, tous les pays, y compris les pays arabes, les États-Unis, l'Europe, la Türkiye et les alliés du Liban, seront prêts à soutenir le pays"
, a déclaré le ministre.

Le Liban est sans Président depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, les désaccords politiques retardant l'élection d'un successeur, ce qui complique les efforts pour obtenir un soutien international.

Salam a également souligné l'importance de renforcer l'armée libanaise, appelant à prioriser l'exécution de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, nécessitant un financement considérable.


Les besoins immédiats


Pour la première phase de la reconstruction, Salam estime que 3 à 5 milliards de dollars seront nécessaires afin de réinstaller les personnes déplacées, relancer l'activité économique et répondre aux besoins urgents.


Le ministre a reconnu que le gouvernement actuel, dirigé par Najib Mikati, ne dispose pas de la capacité pour mettre en œuvre des plans de reconstruction à grande échelle.

Il a salué les efforts de Mikati pour obtenir un soutien international, tout en affirmant que le Liban devra
"établir une feuille de route avec la communauté internationale une fois un président élu et un gouvernement formé
".

Des risques persistants


Salam a exprimé l'espoir de stabilité grâce au cessez-le-feu, tout en avertissant que les mois à venir seront critiques. De plus, il a ajouté:


Nous devrons être plus sages et prudents pour ne donner aucune excuse à Israël de rompre le cessez-le-feu et de ramener la guerre.

Le rôle de la Türkiye


Le ministre a salué le soutien constant d'Ankara:


Avec la Türkiye, nous avons assisté à des relations sans précédent ces trois dernières années.

"Personnellement, j'ai vécu trois années exceptionnelles de contribution et d'assistance de la Türkiye, que ce soit pour des demandes humanitaires, économiques ou politiques, la Türkiye a toujours été proche et réactive pour le Liban"
, a-t-il déclaré.

Depuis 2019, le Liban fait face à une crise économique et financière qualifiée par la Banque mondiale comme l'une des pires au monde. Cette situation s'est aggravée avec l'agression israélienne récente, exacerbant l'instabilité financière, les pénuries énergétiques et les conditions de vie précaires.


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